27 novembre 2013

Le vent des libertés soulevait la terre

Années 1840, La Rudel, un village reculé du Morvan. Au nord, le pays se modernise. Les grandes fermes du Bassin parisien chargées de nourrir les populations des villes nouvelles, les bâtisseurs d'usines et de chemins de fer manquent de moyens de charroi. Ils font alors appel en masse aux galvachers du Morvan, qui, jusque-là, se contentaient d'aller débarder le bois des forêts avec leurs bœufs. En moins de vingt-cinq ans, La Rudel va connaître un développement prodigieux. C'est dans ce contexte de bouleversements sociaux qu'Athanase Bourdaud, fils de meunier, républicain convaincu et laïc avant l'heure, va combattre l'affairisme du hobereau local et, paradoxalement, se lier d'amitié avec le jeune prêtre frais émoulu du séminaire, avant de se plier à son tour à ce début d'économie de marché. Se révélant un homme d'affaires avisé, il parviendra à abattre son plus farouche ennemi, le châtelain Jocelin d'Esternon, dont il a séduit l'épouse. Devenu riche, et pensant agir pour le bien du village, il perdra pourtant le seul amour de sa vie en même temps que l'estime de ses concitoyens pour qui l'altruisme ne peut aller de pair avec la fortune. Un décor rural pour une vraie histoire qui nous entraîne de la fin des guerres napoléoniennes à l'instauration de la IIIe République. Avec Athanase, nous vivons la montée du libéralisme, la fin du cléricalisme, la naissance de l'école laïque, autant de progrès qui préfigurent l'émergence du monde actuel avec la transformation d'une société rurale archaïque en société moderne, plus libre, mais aussi beaucoup plus cynique. Une belle histoire qui mêle habilement amour, terroir, histoire de France et roman social.

J'aime assez ce genre de roman social

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