Après le succès de son roman "Les Lavandières de Brocéliande" l'an passé, l'auteur nous entraîne avec ce nouveau récit au bout du Finistère, dans le petit village de Locronan, connu pour ses vieilles pierres parfaitement conservées et sa Grande Troménie dédiée à saint Ronan, qui a lieu tous les six ans et dont la prochaine aura lieu en juillet 2013. L'action de "Les Pardons de Locronan" se situe justement lors d'une Grande Troménie, mais en 1911, il y a un siècle. Le plus grand pardon de Bretagne est parfaitement décrit dans ce livre, mais l'originalité est d'avoir construit le roman comme un véritable thriller policier. En effet, chaque jour de la semaine de la Troménie est liée à un crime en relation avec l'un des symboles du circuit sacré. Une sorte de Troménie inversée, diabolisée. Mais qui est l'auteur de ces crimes aussi sauvages que blasphématoires? Jusqu'au dernier chapitre, le lecteur n'en sait rien, jusqu'au coup de théâtre final. En second lieu, ce roman décrit très bien l'opposition qui pouvait régner alors (et règne sans doute encore) entre religion catholique et croyances celtiques et druidiques. Le personnage légendaire de la sorcière (ou druidesse) Kebenn hostile à l'évangélisation de la Cornouaille par saint Ronan, dont la croix de pierre, disposée sur le parcours de la Grande Troménie, n'est saluée par aucun Breton, est significative. Mais dans le roman, la tombe haïe est fleurie par une main étrangère. Pourquoi? Ce roman très fouillé et dense nous entraîne, tout en nous tenant en haleine par un suspense très fort, dans une cascade de réflexions sur la religion, l'amour, la haine, la vengeance ou le pardon. Un roman à lire d'urgence.
Lourdeur de l'emprise de l’église catholique; pfff. Je me suis laissé emporté par l'histoire ensuite. on voit venir les coups de théâtre... dommage.
Pas trouvé la quatrième de couv sur la toile.
