29 mai 2012

La tresse de jeanne


"A une cinquantaine de kilomètres de Brest, dans la région légumière du nord Finistère, se trouve Roscoff, autrefois cité corsaire. Depuis longtemps, ces corsaires ont cédé la place aux « johnnies », milliers de roscovites qui traversent la Manche pour vendre leur production d’oignons roses dont raffolent les Britanniques. On les affuble du surnom de « johnnies » du fait du grand nombre de Bretons prénommés Jean partis tenter leur chance outre-manche. En partance pour l’Angleterre, le pays de Galles et parfois l’Ecosse, la silhouette des johnnies, coiffés d’un béret, est reconnaissable entre toutes. En Grande Bretagne, ils font du porte à porte avec sur leur épaule le bâton qui soutient des dizaines de tresses d’oignons.
En 1905, le père de Jeanne est de ceux-là. La séparation est difficile. Jeanne, fillette sauvage s’enferme dans sa solitude : elle sait d’instinct qu’elle ne pourra trouver refuge auprès de sa mère ou de sa sœur aînée. Lorsqu’en novembre le bateau vapeur l’Hilda, avec à son bord une soixantaine de johnnies, sombre au large de Saint Malo, la vie de Jeanne s’écroule. Pourtant elle est convaincue que son père n’est pas mort et se jure même qu’elle le retrouvera un jour.
L’année de ses seize ans, Jeanne décide de partir à sa recherche. Un seul moyen à sa portée : reprendre le travail de son père ; un obstacle et non des moindres : le métier de « johnny » n’a jamais compté de femme dans ses rangs. La jeune fille sacrifie sa longue tresse et s’habille en homme pour mener son enquête qui va la conduire de Roscoff à Saint Malo et jusqu’aux villages anglais où son père effectuait ses livraisons régulières depuis des années.
Jeanne veut comprendre pourquoi, chacun dans son entourage, élude le sujet si douloureux depuis un certain matin de juillet…
 
Il n’y a eu à ce jour aucun roman sur les johnnies. De cette communauté florissante au début du XXe siècle (ils étaient mille cinq cent en 1929), il ne reste aujourd’hui plus que vingt deux marchands d’oignons à exercer. Spécificité toute anglo-bretonne, dont Nathalie de Broc s’est servie pour raconter la bouleversante quête d’identité de Jeanne et son initiation à un métier étonnant."

A  lire d'une traite. J'ai surtout aimé l'évocation du métier des Johnnies 
 

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