22 janvier 2011

Doggy bag 2

Inspiré par l'invention permanente et jubilatoire des séries américaines, Philippe Djian a décidé d'en appliquer les codes à la littérature, et nous offre ainsi la première série littéraire, écrite sous la forme typiquement télévisuelle de saisons.

L'histoire commence lorsqu'une belle inconnue entre, sans se faire annoncer, dans le bureau des frères Sollens, Marc et David. À peine ont-ils le temps de reconnaître, stupéfiés, la femme qui vient de faire sa réapparition après vingt ans d'absence qu'une onde de choc traverse la ville et fait trembler ses fondations. Quarante-cinq secondes plus tard, le tremblement de terre prend fin aussi brutalement qu'il a commencé. Selon la police, il n'a fait aucun dégât dans la ville, à l'exception du garage des Sollens qui s'est écroulé sur leur tête. Les deux frères s'en sortent indemnes, mais leur vie vient de prendre un nouveau tournant. Ce qu'il faut savoir : il y a vingt ans, les frères Sollens sont tombés fous amoureux de la même fille. Et pour leur malheur, Édith est tombée folle amoureuse des deux à la fois. Elle n'a jamais pu choisir, déclenchant une haine féroce entre les deux frères. Il a fallu que Marc et David en viennent à s'entretuer pour qu'Édith prenne brusquement le parti de disparaître, sans laisser de traces. Les années ont passé, les frères se sont réconciliés, ils ont repris ensemble l'entreprise automobile de leur père, rencontré des femmes. Leur passion fratricide ne semble plus qu'un mauvais souvenir. Mais aujourd'hui Édith revient, un secret explosif en poche : l'un des deux est le bon, et elle est bien déterminée à reconnaître lequel. Peut-on raisonnablement espérer éviter le drame ?

Lorsque s'achève cette première saison, le destin des frères Sollens et de la peuplade d'individus qui les entoure reste en suspens, et le lecteur en haleine. Parce qu'il est maître dans l'art des personnages pathétiquement humains, et du jeu pervers des désirs, Philippe Djian nous attache malgré nous à ces individus aussi ordinaires que détraqués, dont le destin deviendra bientôt aussi important que le nôtre.

J'arrête là: j'aime les séries à la TV mais pas les feuilletons. Ici c'est pareil. Il y une grosse catastrophe pour nous inciter à lire la suite...

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